1. |
Blanc ou noir
02:48
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Fais moi pas la morale, raconte moi les pas tes histoires
S’il me faut choisir entre le blanc et le noir
Si fusil à l’épaule il me faudrait tirer au nom de la fierté
Quand tu dis oui ou non juste pour prendre position
Tu portes si haut ta tête sur tes épaules
Que c’est drôle à quel point t’as toujours, toujours, toujours raison
Moi, oui j’ai besoin d’un courant d’air tellement tes arguments
ne font pas le poids contre le vent
Ta parole contre la mienne, c’est comme un acouphène
Comme tout c’qui grince entre mes dents
Puisses-tu vider ton verre aussi vite que tu réfutes tout ce que tu entends
Aussi facilement
Dis-le moi si on va passer toute la soirée
À être à cheval sur nos principes, à faire des débats sémantiques
Si la vérité infuse existe, non il n’y a plus d’espoir
Un petit doute dans tes yeux ne te ferait pas de tort
Une faille dans ton discours
La preuve indélébile qu’on alimente le feu d’un dialogue de sourds
Moi, non je n’ai vraiment pas besoin de tes années lumières
Je ne fais pas le poids contre le temps
Ce temps que tu perds à vouloir me convaincre
D’afficher tes couleurs
Mais tu peux bien me faire la morale
Me saouler jusqu’aux petites heures
Non je ne choisirai jamais entre le blanc et le noir
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2. |
Jour de paye
03:16
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C’est jour de paye au village, les jeudis volent bas sur les plages
Les bateaux sont parkés au port, c’est le jeudi des longs, longs, longs tours de char
Ça fait pas l’affaire de tout le monde de payer ses bills
Mais les soirs de paye au village, la waitress a de l’ouvrage
Les monsieurs roulent pas sur l’or au lendemain des jours de paye
Les madames qui en veulent de l’or, elles se matchent avec les capitaines
Plus ça change pi plus c’est pareil
On s’conte pu rien les jours de paye
Ici la mer est comme ailleurs
Est pu dans les mains des pêcheurs
Les perles de sueur sur leur front elles coulent dans les mains des patrons
Ça ferait pas l’affaire de tout le monde de travailler en ville
Mais les jours de paye au village, ça se passerait ben de faire la file
C’est jour de paye au village, les jeudis volent bas sur les plages
Les bateaux sont parkés au port. C’est le jeudi des longs tours de char
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3. |
Les outardes
02:43
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Pendant que tu fais de toi un homme, je vais regarder les outardes
J’me tannerai pas, j’vais manger des pommes
Jusqu’à en être malade
Pleure ta peine à la campagne
La haine c’est pas gentil
Noie le feu, fume la hargne
Fume jusqu’à t’en enlever l’envie
Je suivrais le vol au dessus du Mexique
Je quitterais les Hommes pour faire partie de la harde
Je serais outarde et ne ferais de mal à personne
Pendant que tu fais de toi un homme
Je vais me laisser pleuvoir
Bien plus que les sciots et les cordes
Pleurer le poids des au revoir
Je suivrai le vol au dessus de la mer
Je quitterai les Hommes et en apesanteur
J’oublierai la douleur à la vitesse de l’éclair
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4. |
Que je me chauffe
03:11
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Le reflet de mon miroir me trompe
Avec un reflet infidèle, y’a de quoi craindre son ombre
Le mercure de plus en plus bas et la fenêtre ouverte, et ça me fait penser que je sais pas de quel bois je me chauffe. Je sais pas de quel bois je me chauffe
Sur le trottoir les jalons font la grève
Si ça se trouve je suis dans la mire des mouchoirs
Dans la mire des morveux, du tonnerre, du métal et des monsieurs gentils qui au fond me veulent du mal. Un gentil monsieur qui me voudrait du mal
J’ai peur de mon système immunitaire et des docteurs qui me font la cour
J’ai peur de mon déficit budgétaire et des comptables qui veulent me faire l’amour
Tes vêtements sur ma peau créent des frictions
Je ne sais guère choisir entre le risque et l’abstention
J’urtiquaire jusqu’aux os, mais ton corps sur ma peau a l’effet d’une bière
A l’effet du velours au crochet, a l’effet du velcro
Ton corps sur ma peau comme un velcro
Je suis perdue devant ton miroir
J’suis brouillée devant ton miroir
Cuit dans l’oeuf devant ton miroir
J’ai peur de mon système immunitaire et des docteurs qui me font la cour
J’ai peur de mon déficit budgétaire et des comptables qui veulent me faire l’amour
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5. |
Les pans de rideau
02:41
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Raconte-moi dont une histoire cachée dans les pans de rideau
À l’heure où les lumières se font rares
Il faut veilleuse sur les mots
Fais voir aux naïves oreilles la mer sortir des bottes d’eau
À paupières mi-closes le soleil et la licorne au grand galop
La tête lourde dans les plumes, dans la lune des artistes
Voir entre leurs lignes, lire dans leurs yeux
Lire dans leurs yeux
Avant que la nuit ne s’éveille, arpenter les dunes d’un dessert
Sucré, salé telle la mer sans même se tirer du lit
La tête lourde dans les brumes, dans la lune des artistes
Voir entre leurs lignes, lire dans leurs yeux
Lire dans leurs yeux
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6. |
Irène
03:04
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Le voile recouvre le ciel bientôt tout de gris
Goutte d’eau qui tombe incognito dans la nuit
Vent de glace qui fait place à l’ennui
Fixer au loin ce point qui disparaît comme ceux qui partent sans dire au revoir
Comme ce petit bateau qui divague doucement vers le Nord
Le blâme ne revient pas au matelot qui s’enlise dans le changement
Mais à celui que l’on pleure sans qu’il ne s’en rende compte vraiment
Mes songes prennent de l’altitude et j’en ai le vertige
Quand les eaux troublent autour de moi j’ai la manie de ralentir
Détacher les amarres au bout du quai, jeter à la mer ses cordages
Laisser la marée montante noyer ce qu’il reste de nos naufrages
Qui laisse encore une chance de s’accrocher fort comme l’ancre dans la tempête si pour chaque porte fermée on laisse une fenêtre entrouverte
Mes songes prennent de l’altitude et j’en ai le vertige
Quand les eaux troublent autour de moi j’ai la manie de ralentir
Le voile a teinté le ciel de quelques tons de gris
Gouttes d’eau sont tombées incognito dans la nuit
Vent de glace a balayé la lie
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7. |
En jachère
03:08
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Je couve des mauvaises herbes qui me donnent mal au ventre
Qui poussent en chamaille, j’ai des envahisseurs au creux de mes entrailles
On m’a dénudé de mes plus beaux apparats
Je dors sur mes lauriers pour me consoler je crois
Faudrait que j’hiberne d’avril à septembre, moi qui craint le sommeil
Je suis en jachère, une terre en dormance
Si triste est le sort que l’on m’a réservé
Un esprit migratoire dans un corps enraciné
Je n’ai mieux à faire que d’attendre en vain qu’on me prenne par la main
Je suis en jachère, une terre en dormance
Et lorsqu’un beau matin le vent vint soulever mes draps
Ça sentait le blé, le pollen et les lilas
Il est grand temps que je me fasse belle
J’échange ma faucille contre des dentelles pour accueillir le printemps
Je suis en jachère, une terre en semence
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8. |
L'aveugle et le mime
01:56
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L’aveugle et le mime sur un banc de bois se touchaient doucement les poignets
Le nez et les bras sous l’oeil discret des passantes qui commentaient tout bas:
«Quelle alliance douteuse, dit l’une dans les branches»
À qui l’autre répondit: «Laisse une chance aux unions boiteuses, aux mains baladantes, aux adages des défuntes allumeuses»
L’aveugle et le mime, bras dessus-dessous amusaient les fins et les fous
Malgré les ouï-dires, gardaient bonne mine
Se disant que les contraires s’attirent
Qui se fie aux proverbes n’a-t-il pas peu d’orgueil ?
Les adages sont cruels, les naïfs sont seuls
Qui se fie aux proverbes n’a-t-il pas peu d’orgueil ?
Les adages sont cruels, les naïves sont seules
L’aveugle et le mime, bien qu’ils s’aimaient, s’aimaient tant
Communiquaient difficilement
Ainsi les silences qui se firent longs eurent raison de leur romance
Comméreuses, les passantes dépourvues de satires
N’avaient plus de quoi se divertir
«Il me semble, dit l’une, qu’il fallait s’y attendre
Tout le monde sait que qui s’assemble se ressemble»
Qui se fie aux proverbes sera pris au détour
Tous ont leur antonyme
Ce que chaque aveugle a son mime
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9. |
Prisonero
02:29
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10. |
Dagmar
02:58
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1,2,3,4,5,6,7 chats, pu de place sous les draps
Mais 10,15,20 conseils madame monsieur pour être heureux
Faites une place dans la couchette qu’on parle de vos problèmes
Je suis une femme d’expérience
Si vous voulez que ça change, laissez-moi regarder dans le noir
Psycho pop à la soupe populaire près de chez vous
Confessions nocturnes, pensées adultères au rendez-vous
Laissez parler vos désirs, laissez monter l’orgasme
Mais permettez-moi de vous dire
Si vous voulez que ça change, je dois regarder dans le noir
Je veux savoir tous les détails, décrivez-moi l’attirail
Plus ça croustille sous la dent, plus on aime et plus ça vend
Si vous voulez que ça change, laissez-moi regarder dans le noir
1,2,3,4,5,6,7 cobayes dessous des draps
10,15,20 histoires, on se console quand on se compare
Je prends une place dans votre couchette pour estomper la gêne
Je suis une femme de science
Si vous voulez que ça change, laissez-moi regarder dans le noir
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11. |
Les couilles
04:49
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J’veux pas poser la question trop souvent
Ce serait désagréable et pour toi et pour moi
J’mettrais sur la table mes critères de princesse
Et toi les cicatrices de ta crise d’adolescent
J’finirais par avoir l’air d’une mégère
Toi tu tomberais ben vite de ton cheval de chevalier
Tu ferais le tour des excuses préfabriquées
J’exigerais que tu fasses preuve d’un peu d’originalité
Ça finirait en queue de poisson si t’essayais de répondre à mes questions
Pourquoi c’est tout le temps moi qui les porte les culottes ?
Pourquoi tu pars en courant quand j’les porte les culottes ?
Je me questionne à savoir si c’est normal ou pas
Que j’aie plus de couilles que toi, mon gars
Est-ce que je surestime le poids des mots ?
Ceux que tu me lances comme une bouteille à la mer
As-tu plus peur de tenir tes promesses
Que de me voir faire une tempête dans un verre d’eau ?
Que nous boirions à la santé de ceux qui n’ont pas peur de s’exprimer
Pourquoi c’est tout le temps moi qui les porte, les culottes
Pourquoi tu pars en courant quand j’les porte, les culottes
Je me questionne à savoir si c’est normal ou pas
Que j’aie plus de couilles que toi, mon gars
T’as pourtant pas de raison d’avoir si peur de moi
Quand je dis tout haut ce qu’on pense tous les deux tout bas
Mais j’ai raison de me demander pourquoi j’ai plus de couilles que toi, mon gars
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12. |
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Tel un petit pois sous une pile de matelas
Triste et petit dans la pièce
Le temps passé tout seul est lourd, lourd, lourd
Telle une pile de matelas sur un tout petit tout petit pois
Robin des bois choke sa Marianne
Sans Robin, y’a juste le bois
Plus haut et plus nombreux que moi, non je n’ai pas de quoi faire le poids
Se sentir comme une miette
Qu’on a laissé sur le chemin vers une maison de pain d’épices
Qui goûte le miel et la réglisse
Une miette qui souhaite que quelqu'un la retrouve
Avant que la neige ne la recouvre
Robin des bois choke sa Marianne
Sans Robin, y’a juste le bois
Plus haut et plus nombreux que moi
Non je n’ai pas de quoi faire le poids
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13. |
Le balcon
02:09
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La vue qu'il y a depuis mon balcon est plus vaste que celle de la fenêtre
L'horizon paraît plus loin qu'à travers le moustiquaire
Faut dire qu'il tient sur des piliers marqués par l'érosion
Du bois grugé par les marées et par le poids de ma maison
Le corridor qui m'y mène est plus sécuritaire
Il ne salit pas mes pantoufles bien qu'il amasse la poussière
Des fois lorsque je m'y promène c'est elle qui m'étouffe
Comme ces angoisses dans le tapis du salon
Faudrait que je sorte sur mon balcon
La première planche que mon pieds a foulé était moins stable qu'une corde raide
J'ai failli perdre l'équilibre juste à y penser
Il faut regarder devant soi pour trouver son centre de gravité
Relever la tête, poser les yeux sur la mer des possibilités
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Marianne Bel Montréal, Québec
La Chanson de Marianne Bel est un point de convergence où folk, jazz, poésie et humour se rencontrent. C’est un moment et un endroit où le texte et la musique sont tissés serré. Ça donne quelque chose de frais, fidèle aux paysages, aux rencontres, aux textures et aux histoires qui l’inspirent. ... more
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